La Vallée de l'Orge

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Selon la légende, des bûcherons auraient à l'époque des druides trouvé au creux d'un chêne de la forêt une statuette de femme tenant dans ses bras un enfant, avec l'inscription Virgini Parituræ, ' la Vierge qui doit enfanter '. Au IIIe siècle, saint Denis, accompagné de son disciple saint Yon, s'arrête à Longpont et élève un oratoire à l'emplacement du chêne des Druides. Au XIe siècle, le seigneur de Montlhéry Guy Ier et son

épouse Hodierne décident de construire une vaste église sur le site de cet oratoire. La première pierre est posée le jour de l'Annonciation, en l'an 1031, par le roi Robert II le Pieux et l'évêque de Paris Imbert de Vergy. Vers 1061, à la demande de Guy et de dame Hodierne, 22 moines bénédictins, envoyés par Hugues de Semur, prieur de Cluny, arrivent à Longpont sous la conduite de l'abbé Robert. Avec le temps, ce prieuré décline, tout comme la maison mère de Cluny, puis la Révolution chasse les derniers moines. Le prieuré est vendu comme bien national et démoli. L'église est laissée à l'abandon ; l'abside et le transept sont détruits. Le général Barrois la sauve ensuite de la démolition, et des travaux de reconstruction sont entrepris en 1875 grâce à l'abbé Arthaud. Un bref de Pie X érige l'église en basilique sous le vocable de Notre-Dame de Bonne Garde.

Ce caveau est réservé de droit à la sépulture de la famille de Maillé. En 1774, une déclaration censière de la marquise de Bréhant précise que l'usage de la chapelle Saint-Nicolas, dite ' chapelle de Lormoy ', lui appartient. La marquise, décédée à Paris en 1819, est la première à être déposée dans ce caveau, le 12 juillet 1821.

Dans la nef principale, à la retombée des arcs doubleaux, sont sculptées trois figures représentant les personnages de la légende de la Croix rouge fer : le forgeron, avec un sourire grimaçant, sa femme, qui parait répondre à son mari et se réjouir avec lui, et la douce figure d'Hodierne, aujourd'hui mutilée.

La fresque qui orne l'abside évoque la tradition du chêne des Druides et de la Virgini Parituræ. Elle est l''uvre de François Zbinden (1871-1936), élève de Puvis de Chavannes, admirateur tout comme son maitre des peintres italiens du Quattrocento.

Tout autour du choeur, des panneaux peints représentent des personnages célèbres de l'histoire locale et nationale : du côté gauche, le saint curé d'Ars et sainte Jeanne de Valois, sainte Isabelle et Saint Louis, saint Denis s'entretenant avec un druide, et du côté droit saint Yon avec un paysan, saint Hugues de Semur, prieur de Cluny, et saint Bernard de Clairvaux, et enfin dame Hodierne et la reine Anne de Bretagne.

Le reliquaire de Longpont est considéré comme l'un des plus importants de France. Il est signalé en 1140 dans une charte de Pierre le Vénérable, abbé de Cluny. L'église abrite des objets variés tels que bustes, statuettes, châsses en bois ou en métal, lanternes et médaillons, au total 1 294 reliques de 528 saints ou saintes différents. La plus ancienne et la plus précieuse d'entre elles, conservée à Longpont, est un fragment du voile de la Sainte Vierge qui aurait été donné aux druides par saint Denis au IIIe siècle.